Logiciels utilisés et développés
Des logiciels libres – dont Pure Data – ont été spécialement programmés sous Linux afin de piloter « Mon Œil » :

• Le logiciel de captation : il permet de générer un mouvement caméra et de le synchroniser à une prise de vue. Il permet aussi de repérer des points de cadrage, de créer des trajectoires entre ces points, d’assembler des séquences (ensemble de trajectoires). Il répertorie et classe toutes les séquences filmées.

• Le dispositif de captation sonore est identique à celui d’un tournage. Il est ici récolté à partir de trois sources différentes : un micro directionnel suit le mouvement de la caméra et capte précisément le son qui correspond à l’image (ce type de micro peut capter un son à plusieurs mètres de distance), un second micro captera l’ambiance sonore générale, enfin des micros de proximité seront également disposés.

• Le logiciel de diffusion image-son : il permet de jouer toutes les séquences dans un ordre choisi ou non. Il connaît les intersections des différentes trajectoires enregistrées. Elles représentent autant de point de montage potentiel, sur lesquelles un changement de trajectoire est possible. C’est un peu comme un logiciel de VJing / DJing qui gère le mouvement en plus.

• La diffusion est un système octophonique disposé autour de la sphère asservie au mouvement de l’image.

Technique de diffusion : l’écran hémisphérique de diffusion
Le choix de la forme hémisphérique de l’écran vient de l’intention de créer un objet rappelant le globe oculaire et qui s’accorde parfaitement aux contraintes de projection : la distance entre le projecteur et l’écran est constante ; il n y a donc pas de problème d’axe ou de netteté. Installé au cœur de l’hémisphère sur la « tête 3D », le vidéo projecteur retranscrit les trajectoires de la captation, comme si on était dans une pièce noire et qu’on balayait les murs avec une lampe torche. La forme gonflable (sans structure donc sans perturbation de l’image) est plus facile à déplacer de site en site (encombrement minimum en volume et en poids) et présente l’avantage de pouvoir se monter facilement (30 mn). La structure est fabriquée en matière PVC qui possède des qualités de rétro-projection. C’est à l’intérieur de la sphère que sera intégrée la diffusion sonore ainsi qu’un éclairage intérieur.

Cette mise en lumière a pour but de créer une matière avec des jeux d’ombres sur la partie vide d’image lorsque la projection se trouve de l’autre côté de la demi sphère. L’intensité de cet éclairage est synchronisée au mouvement de l’image : elle est changeante et permet de soutenir le mouvement de la projection et d’habiter ce regard. Rien ne dépassede cette structure, le public assiste à un face à face, paysage contre paysage. Il déambule autour de la structure, emmené par le mouvement de l’image.