Utilisation de modules “KEM” et écriture de patchs PureData au service de la pédagogie musicale.
Ce projet, créé conjointement avec le 9/9bis (oignies), vise à concevoir, en concertation avec des professionnels de l’enseignement de la musique, un instrumentarium électronique open-source, modifiable et reproductible par tous. Un ensemble de modules d’interface de type “KEM”, manipulés par les enfants ou les adultes, contrôle un ensemble d’instruments virtuels, sous la forme de patchs PureData ; ces instruments sont construits d’après un cahier des charges rédigé à l’issue de rencontres entre Al1&Ant1 et les enseignants et musiciens intervenants.
Ces instruments, tout en respectant une sorte de standard de présentation (apportés par l’interface KEM) qui en simplifie tant la conception que la prise en main, s’approchent donc le plus possible des objectifs et des souhaits des enseignants, qui en auront par la suite l’usage pédagogique.
Le caractère open-source de l’installation permet d’envisager que d’autres acteurs que ceux impliqués lors de la création puissent s’emparer à leur tour du projet. Les instruments existants peuvent être réutilisés, et de nouveaux peuvent être développés, par exemple par modification d’un instrument existant. On peut ainsi entrevoir la création d’une bibliothèque librement accessible d’instruments virtuels, s’enrichissant avec le temps, fonctionnant tous sur la même interface standard.
Cette interface est elle-même de spécification ouverte, et peut donc être auto-produite. Il est également possible de se procurer à un prix réduit la base électronique de l’interface, et de réaliser soi-même la mise en boîtier et la décoration. Cette interface peut par ailleurs se rendre utile dans la conception d’autres projets, en tant que contrôleur généraliste (type contrôleur midi) : contrôle de lumière, de moteurs, d’autres types d’instruments ; imaginons ici un pupitre de commande d’un méta-instrument comme le Métaphone du 9-9bis, pupitre laissé à la disposition du public pendant un temps donné.
Description du module “KEM”
Le module “KEM” est composé de :
2 voyants lumineux,
6 boutons poussoirs équipés d’indicateurs lumineux,
5 potentiomètres rotatifs (résolution d’au moins 10 bits, soit plus de 1000 niveaux différents).
Le potentiomètre situé en bas à droite est toujours le contrôle du volume sonore.
Exemples arbitraires d’instruments virtuels (inspirés du KEM) :
Mélodique :
les boutons 1-2-3-4 représentent 4 notes de musique ; le potentiomètre B transpose les notes, A contrôle l’enveloppe (attaque, relâchement…), le C modifie le timbre du son, D l’écho et la réverbération.
Rythmique :
les boutons 1-2-3-4 déclenchent 4 sons percussifs ; si un bouton est maintenu appuyé, le son est joué de façon répétitive. A change le tempo de la répétition, B permet de sélectionner des motifs rythmiques, C contrôle le timbre des sons, D agit sur un écho (ou un filtre passe-haut/passe-bas, ou une distorsion, ou un mélange de tous…).
Effet sur micro (voix ou instrument) :
le bouton 1 active un écho, contrôlé par les potentiomètres A (durée) et B (feedback).
le bouton 2 active un pitch-shifter, contrôlé par C.
le bouton 3 “gèle” le son capté par le micro, et D permet de se déplacer temporellement dans la matière spectrale.
le bouton 4 permet de scratcher grâce au même potentiomètre D.
Les possibilités sont innombrables.
Les plans des matériels et les sources des logiciels développés dans le cadre du projet sont publiés sur notre site.
Matériel utilisé
Un ordinateur (nous, on est sous Linux, mais ça marche aussi avec Windows et mac ), ainsi qu’une carte son disposant du nombre de canaux souhaités en entrée et en sortie (mais on peut se contenter d’une entrée sortie stéréo).
Il faut définir le nombre de modules “KEM” dont sera doté l’instrumentarium.
Ces modules sont constitués chacun :
d’une carte électronique équipée des différents boutons, voyants, lecteur RFID, etc…
d’une face avant à éditer soi-même, découpée et gravée au laser sur une plaque de medium de 3 mm,
d’un coffret protégeant la carte électronique.
une série de caches annotés et illustrés à appliquer sur la plaque avant équipées de puces RFID qui pourront faire charger des patchs Pd automatiquement et indépendamment sur chaque modules de KEM
Les modules communiquent avec l’ordinateur grâce au protocole Fraise. Il est donc nécessaire d’adjoindre à l’ordinateur une carte d’interface Fraise-USB (nommée Pied de Fraise).
Un équipement de sonorisation (microphones, amplification, éventuellement mixage) sera bien entendu nécessaire pour l’utilisation de l’instrumentarium. Cet équipement n’a pas été inclus dans le projet, considérant qu’il était déjà présent dans l’équipement de nombreuses structures culturelles.